Le freelance, l’esclave des temps modernes ?

Je n’avais pas prévu de publier de billet aujourd’hui, mais je viens de lire l’annonce ci-dessous sur un site qui répertorie des offres de missions pour freelances et mon sang n’a fait qu’un tour :

« – Mission de community management à distance, 16 €/h, 365 j/an renouvelables.
– Profil : formation supérieure en marketing ou journalisme,  expérience significative sur une fonction similaire. Créativité, aisance verbale, qualités rédactionnelles. Maîtrise de l’anglais indispensable. Disponibilité impérative le weekend.
Contrat en freelance, sur une base de 15 à 20 heures par semaine, weekend compris, (avec une augmentation progressive du nombre d’heures). »

Sérieusement, y’a pas comme un bug ? On va demander à quelqu’un de travailler pour un tarif minable (qui sera divisé par deux charges déduites), week-end compris et sans congés payés ??? Ce n’est pas une mission freelance (ponctuelle) mais un vrai contrat de travail, déguisé pour qu’il coûte moins cher à « l’employeur ». Ca s’appelle purement et simplement de l’esclavage ! Franchement, quand je vois ça, je me dis qu’il faut créer un syndicat des freelances (OK, en bruit de fond, j’ai une interview du nouveau patron de la CGT sur France Inter ;-)).
Malheureusement, je suis consciente qu’il y a actuellement nombre de freelances sans boulot, qui vont se dire « il vaut mieux ça que rien » et répondre.  Pourtant, il vaut mieux travailler comme serveur dans un fast-food, dans un cadre complètement légal, et où on ne vous obligera pas à mettre votre vie de côté pour avoir un salaire.

Il faut vraiment que nous boycottions tous ce type d’annonce.

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  1. #1 par lesigneetleverbe le 5 février 2015 - 10:09

    Je ne peux, hélas, qu’approuver ton « coup de gueule ». Cela s’appelle du salariat déguisé. Il me semble que c’est interdit par la loi… Ce qui n’empêche pas bon nombre d’agences d’en faire un usage abusif. A bien y regarder, les tarifs proposés s’apparentent à ceux du baby-sitting.

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    • #2 par Isabelle Prigent le 5 février 2015 - 13:02

      C’est effectivement interdit par la loi – mais publié sans problème par un site qui met en relation freelances et entreprises…
      Rien à voir, mais j’aime beaucoup ton blog ! je me suis abonnée 😉

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  2. #3 par Nathalie Bellec le 5 février 2015 - 10:10

    Refuser un client qui ne met pas la valeur méritée à votre travail, c’est un long parcours mais çà s’apprend. C’est effectivement salutaire pour soi ET pour les autres !

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    • #4 par Isabelle Prigent le 5 février 2015 - 13:03

      Ce qui est scandaleux, c’est que cette société ait pu publier cette annonce… J’espère que personne n’y répondra, mais j’ai de sérieux doutes.

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  3. #5 par mapetitemaisondedition le 5 février 2015 - 10:29

    16 € de l’heure, c’est ce qu’on donne à une femme de ménage à Paris…
    Une telle annonce serait plus honnête si elle proposait purement et simplement de bosser gratuitement..
    Au fait, Isabelle, tu ne veux pas te charger du référencement de mon site, de mon blog, de ma campagne de com? Avec ma reconnaissance éternelle, ça ira?

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  4. #8 par florenceramette le 5 février 2015 - 10:32

    Hélas si cela ne concernait que les freelances… désormais il y a aussi plus de stages que de contrats enfin des stages avec responsabilités où il faut avoir les compétences de trois métiers différents (com, graphistes, développeurs par exemple) et être évidemment opérationnel (je pensais naïvement qu’un stage servait à apprendre)… avec la petite phrase à la mode désormais à la fin des offres : « souple et très disponible » qui a la même odeur que l’offre que tu as trouvée. Et la situation ne va pas s’améliorer ! il y a pléthore de demandeurs très compétents et les boîtes peuvent faire les fines bouches avec toutes les dérives que cela sous-entend ;-(

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    • #9 par Isabelle Prigent le 5 février 2015 - 13:05

      Je sais, enfin je me doute bien et je te crois puisque tu es « en plein de dedans » ! Il n’empêche, l’exploitation de l’homme par l’homme… je ne pourrai jamais m’y faire …

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  5. #11 par harmonycom le 5 février 2015 - 10:57

    C’est dingue, c’est justement l’annonce que m’a envoyé un copain hier !
    Et j’ai pareil : je lui ai dit que c’était de l’exploitation !!
    Vraiment consternant…

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  6. #13 par Carol le 5 février 2015 - 11:08

    C’est de pire en pire et dans tous les domaines malheureusement et difficile après de justifier son tarif lorsque de telles annonces trouvent preneur…

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    • #14 par Isabelle Prigent le 5 février 2015 - 13:08

      Heureusement, ils existent encore les employeurs qui pensent que tout travail mérite salaire…

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  7. #15 par albainvenzo le 5 février 2015 - 11:56

    j’adhère évidemment au propos. Qlq’un a t-il pensé répondre à l’annonce en demandant si il ne se moquait pas du monde ? histoire de calmer les ardeurs d’embauche à ce tarif. parce que si une autre boîte se dit: « ah bon! 16€/h pour de la matière grise et des compétences c’est possible sans avoir honte de le proposer ? cela peut donner des idées à d’autres et c’est comme ça qu’on créer un marché parallèle avec des grilles tarifaires faussée.

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    • #16 par Isabelle Prigent le 5 février 2015 - 13:11

      C’est même illégal – toute l’année, renouvelable, WE compris… le tout à un tarif plus que bas… J’ai regardé sur Internet, il y a beaucoup d’initiatives pour dénoncer le salariat déguisé, a priori il faut contacter l’Urssaf… mais quand on va sur leur site, il faut s’accroche pour trouver l’endroit où on peut s’exprimer sur le sujet (pas dans la rubrique contact, en tout cas !)

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  8. #17 par Laurence Perchet le 5 février 2015 - 12:49

    16 euros, c’est bien trop voyons ! C’est ce qu’il faudrait répondre à ce recruteur… Et lui, il est payé combien pour passer cette annonce honteuse ? Il y aussi des sociétés spécialisées dans la prise de notes et la retranscription de réunions qui ont pignon sur rue dans notre belle capitale (j’ai postulé à deux d’entre elles, mais mon CV n’a pas eu l’air de trouver grâce à leurs yeux, ni les tests que j’ai faits pour eux), qui pratiquent un forfait bas de gamme qu’on travaille 1 jour, 2 jours, 3 jours etc… le WE etc… D’une exigence hors norme (supérieure à celle que j’ai connue dans certains grands groupes alors que je bossais en direct avec certains DGA…), préférant faire travailler de jeunes étudiants qui ne connaissant rien au monde du travail pour mieux les rouler, si vous voulez mon avis… J’avais d’ailleurs fait des recherches sur le Web sur l’opinion de ces sociétés par ceux qu’elles employaient, qui était assez gratinée… Ne regrettant pas donc de ne pas décrocher le fameux Sésame de scribe chez eux.

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    • #18 par Isabelle Prigent le 5 février 2015 - 13:15

      Il y en a plein c’est vrai ! J’ai eu un entretien il y a quelques années avec un groupe de presse qui proposait 30 € l’article pour travailler dans ses bureaux dans une banlieue pourrie, mais en freelance et à plein temps (un article devait demander minimum 3 h de boulot).
      Il faut boycotter, boycotter, boycotter… Ceux qui acceptent font baisser les prix moyens pour tous !

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  9. #19 par M le 5 février 2015 - 13:05

    Impossible de retrouver cette annonce sur le web… Tu as la source stp ?

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    • #20 par Isabelle Prigent le 5 février 2015 - 13:17

      Je te l’ai envoyée par mail.
      Je ne veux pas la publier, pour deux raisons : ne pas leur faire de pub (et horreur, susciter des candidatures !!) et ne pas me faire accuser de diffamation (quand on est sans scrupules, on l’est jusqu’au bout, non ? ;-))

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      • #21 par Laurence Perchet le 5 février 2015 - 19:31

        Tu as parfaitement raison Isabelle, de t’abstenir ! Sur le plan moral, c’est condamnable, mais tu ne peux pas l’écrire en gros et majuscules sur ton blog en y faisant référence. Je viens de terminer le module du droit d’auteur en général et du droit sur le Web avec mes étudiants de 3ème année 😉

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  10. #22 par Jérôme le 6 février 2015 - 13:13

    Les freelance sont des êtres très fragiles, certains sont prêts à accepter n’importe quoi pour manger (ou, plus stratégiquement, dans l’espoir de se créer une clientèle) : je vois, pour des prestations comme les miennes (en tout cas « nominalement » comme les miennes), des tarifs à 100, voire 80 euros par jour…
    Or, un client est souvent incapable de percevoir la masse et la complexité du travail à l’avance : pour lui, c’est juste « moins cher », alors qu’en fait, c’est juste « moins bon »…

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  11. #24 par Valérie le 18 février 2015 - 11:37

    Entièrement d’accord avec vous !
    Je rencontre presque tous les jours le cas avec des tarifs retranscription à pleurer !!
    Là c’est le client qui a de quoi se poser des questions. La télésecrétaire (dépourvue d’expériences) lui propose un tarif 1€/min et une autre (expérimentée et consciente du travail que cela représente) lui propose 2,15€/min
    No comment….

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  12. #25 par Alexandra - HISPAFRA le 11 mars 2015 - 18:22

    Bonjour,
    Merci pour ce « coup de gueule » !
    Il existe également des annonces tout aussi aberrantes en traduction. Ce que je trouve d’autant plus aberrant, c’est que certaines personnes y répondent… et acceptent de telles conditions 😦
    Cela casse le marché, et discrédite notre travail à tous.
    Alexandra

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