Internet le médias « multi-tout »

  • Mon fils a raté sa rentrée. Nous l’avons emmené à l’école le 2 septembre, mais en fait il était censé commencer le 1er, pour compenser un pont du mois de mai.
    A l’école, la semaine précédente, il n’y avait aucun affichage.
    Sur le site internet, je n’ai trouvé aucune info, à part le fait que désormais les cours commenceraient 1/4 d’heure plus tôt.
    Sur la liste des fournitures, remise en fin d’année, figurait « à apporter le jour de la rentrée », sans mention d’une date.
    Je n’ai jamais reçu de courrier mentionnant une modification de la date de rentrée officielle.
    Le 1er septembre, personne ne nous a appelés pour savoir pourquoi mon fils était absent.

Quand, le 2 septembre, en plein dîner, il  nous a dit « ah, au fait, j’ai oublié de vous dire un truc important, grâce à vous, j’ai raté ma rentrée !« , j’en suis restée scotchée. En fouillant sur le site, j’ai fini par trouver une minuscule icône ressemblant à un carnet, au milieu de la première page. Cette icône était cliquable (alors que ce type de visuel servirait ailleurs uniquement d’illustration) et derrière il y avait « attention, la rentrée aura lieu le 1er septembre ».

Ils étaient 4 à avoir raté la rentrée dans sa classe. A priori l’info est passée « entre parents qui se connaissent » (et qui connaissent un enseignant, probablement !), sinon, c’était tant pis pour vous.

Depuis quand une information publiée uniquement sur Internet est-elle censée avoir été reçue et comprise par tous ?

  • Ma fille était inscrite à la gymnastique l’année dernière. En fin d’année, j’ai rempli à la demande du club un formulaire de préinscription pour cette rentrée. En fait, je devais faire part de ma volonté de la réinscrire, mais en échange, je n’avais droit à aucune info : tarif, horaires, lieu ?
    A la rentrée, sans nouvelle, j’ai appelé pour savoir quand commenceraient les cours « pour ma fille déjà inscrite l’année dernière ». La secrétaire de ce club de quartier m’a répondu « allez sur grs.fr pour une préinscription ». Je me suis dit que ce club de quartier avait fait fort ! Avoir réservé le nom de domaine grs.fr, c’est pas mal ! Mais évidemment, il n’était pas à l’adresse indiquée.  Je n’ai pas tenté de dire qu’elle était préinscrite, j’ai fait des recherches et rempli pour la seconde fois le formulaire en ligne. Et puis comme c’est dans le quartier, j’irai voir en passant. Peut-être que sur place, la secrétaire sera plus attentive à ma demande.

A quoi ça sert de faire remplir des formulaires papier si la demande n’est pas ensuite validée par un appel ou un courrier ?

La morale de l’histoire : on utilise aujourd’hui vraiment très mal les médias ! Pourtant, la multiplication des médias devrait simplifier l’émission des messages, non ?

« Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué » semble être devenu la règle.
Pour la rentrée de mon fils, il y aurait dû y avoir un affichage à l’école + un courrier aux familles, la mention sur le site Internet étant accessoire.
Au club de GRS de ma fille, le formulaire papier rempli en juin aurait dû être suivi d’un courrier ou d’un mail attestant de la bonne prise en compte de la préinscription et indiquant les modalités pour une inscription définitive avec tarif, horaire et lieux. Mais non, cela aurait été trop simple.

Est-ce que vous avez le sentiment, comme moi, d’être au quotidien pollué par ces messages qui passent mal, ou pas du tout  ?

 

  1. #1 par Remi THOMAS le 11 septembre 2014 - 08:22

    La mauvaise volonté ou l’incompétence croise en permanence le « numérique ».
    De manière générale c’est aussi une source de stress car cela supprime des emplois.
    A ma mairie de quartier ils incitent à recharger la carte de cantine en mairie plutôt qu’en ligne pour … préserver des emplois. Superbe.
    Comme cela permet de partager facilement du savoir cela contrarie le chef du bac à sable (pardon du bureau) : la connaissance = le pouvoir.

    Imaginez que vous changiez une seule règle : les feuilles de salaires sont faite par l’état. Toutes les feuilles
    Cela signifie une superbe simplification (impôts à la source, charges mensuelles, etc, etc…) mais aussi:
    – disparition de milliers d’emplois dans les cabinets comptable
    – suppression de l’URSSAF / dégraissement au trésor public … plus nécessaire car ces organismes ne font que collecter (mal en plus)

    C’est tout à fait faisable grâce à « Internet » mais personne ne le proposera jamais.
    La TVA est maintenant numérique : enfin!

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    • #2 par Isabelle Prigent le 12 septembre 2014 - 11:46

      Le problème c’est qu’aujourd’hui plusieurs générations utilisent Internet et pas toutes avec le même bonheur… Il y a :
      – Ceux qui ne veulent pas l’utiliser (si l’information circule, ils perdent de leur pouvoir et ils n’aiment pas, mais en attendant, ils court-circuitent les autres).
      – Ceux qui n’y comprennent rien (la secrétaire de la mairie à qui vous rapportez en soupirant les deux fiches de rentrée remplies en deux exemplaires pour chaque enfant et qui vous répond quand vous lui demandez « à quand la saisie informatique ? » « bah, je vais le faire » « je voulais dire « quand nous proposerez-vous de le faire nous-mêmes ? »  » « je ne vais pas donner mon ordi à tous les parents qui se présentent ! » (sic))
      – Ceux qui n’y comprennent rien mais se croient très forts (les associations, les écoles… qui ont un « champion qui bidouille » mais dont les sites ne permettent jamais d’accéder à une info…)
      – Ceux qui ont compris et n’en peuvent plus de devoir réexpliquer tout le temps les mêmes choses.

      Pour la gestion des entreprises, ça avance, oui, c’est déjà pas mal 😉

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  2. #3 par Nathalie Bellec le 11 septembre 2014 - 08:32

    A ce point là c’est vraiment scandaleux!

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    • #4 par Isabelle Prigent le 12 septembre 2014 - 11:50

      Je suis restée zen (mon blog me permet souvent d’évacuer ma mauvaise humeur) mais j’ai appris que d’autres parents de l’école n’avaient pas du tout apprécié le bug de la rentrée et s’étaient manifestés de manière virulente 😉

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  3. #5 par Thierry Goemans le 11 septembre 2014 - 09:45

    Toujours connaître une ou deux maîtresses… Pour cela, accompagner les sorties scolaires et investir sur le long terme comme on fait en réseau pro. Pour notre part, nous dînons encore de temps à autre avec la directrice de l’école primaire, école que nous avons « quitté » depuis 5 ans.
    C’est dire que ce n’est pas directement intéressé. Mais c’est le fruit de relations tissées sur le terrain et cela nous permet de rester en lien avec la vie du quartier. Il n’y a rien de tel que la salle de maîtres pour connaître le « off » de la vie du quartier. Evidemment, ma ville compte 25000 habitants et quelques enseignants y sont depuis des années. Cela aide à donner une « ossature » à l’école, dont les éléments moteurs savent comment interagir efficacement avec les familles.
    C’est cela, sans doute, qui manque, dans les grandes villes.

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    • #6 par Isabelle Prigent le 12 septembre 2014 - 11:56

      Il faut dire aussi que vous y mettez de la motivation ! Franchement, parmi les enseignants de mes enfants, il n’y en a pas eu beaucoup avec qui j’aimerais dîner… mais je précise que j’ai plein d’amis profs (et j’en ai dans ma famille aussi !)

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  4. #7 par Joselito Tirados le 11 septembre 2014 - 10:50

    L’année dernière, j’étais dans un 4X4 en train de sillonner l’Amérique du sud et je me suis retrouvé dans un coin perdu du sud de l’Argentine.

    A la radio, en AM une fois le matin et une fois le soir passait une émission diffusait durant une heure les messages perso des gens des alentours.

    Des annonces de ce type :

    « Maria Cardenas annonce à sa mère qu’elle arrive par le bus de 14H00. »

    « L’hôpital du distrais annonce à monsieur Perez Antiono Sanchez Alvaro que ses résultats sont ok, pas besoin de passer une journée dans les transports pour revenir à l’hôpital en consultation. »

    « Le service des impôts vous recommande de venir le mardi 30 pour faire le point sur votre dossier ».

    J’ai demandé une personne dans un village s’ils écoutaient cette station et ces messages et le gars m’a répondu qu’ils n’avaient pas Facebook (internet trop cher) et que ce système est super efficace pour communiquer.

    Toute une région, une station radio et chacun avec son transistor pour capter les nouvelles IMPORTANTES.

    Depuis mon retour en 2014, le genre de situation que vous décrivez me saute aux yeux en permanence. Respirez profondément. Tout va bien 🙂

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    • #8 par Isabelle Prigent le 12 septembre 2014 - 11:58

      Adapter le canal à la cible, de manière à ce que le message passe ! Une règle de base de la communication, bien comprise par les Argentins, visiblement.
      Je trouve ça top, merci pour l’anecdote, Joselito 😉

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  5. #9 par M le 12 septembre 2014 - 11:38

    Les deux exemples que tu cites comptent tout de même une différence majeure.

    Dans le premier cas, ce sont des professionnels, payés pour encadrer et diriger une année scolaire. Le problème que tu as eu est donc peu tolérable.

    Dans le second cas, ce sont certainement des bénévoles qui gèrent le club de gym. Et qui, sur leur temps libre, administrent l’association avec souvent beaucoup de bonne volonté, mais parfois un manque crucial d’organisation ou de coordination. Ce qui génère quelques couacs excusables 😉

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    • #10 par Isabelle Prigent le 12 septembre 2014 - 12:02

      Effectivement, ce pourrait être différent, mais en fait dans ce cas précis, non. Les cours de gym sont animés par des bénévoles, mais la partie administrative est gérée deux secrétaires salariées (il y a d’autres activités sportives proposées par l’asso).

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  6. #11 par Cécile le 15 septembre 2014 - 09:02

    Hello Isabelle,

    Idem pareil. Zéro info sur la rentrée, sur les nouveaux rythmes scolaires, sur les solutions alternatives pour les mamans qui travaillent (ben oui, ici l’école finit à… 14h45 – autant faire un mi-temps, non ?). Aucun affichage à l’école. Un vrai problème de communication – d’autant plus criant pour nous qui sommes du métier… et qui débarquons dans une nouvelle ville où tout notre réseau est à refaire. Bref, toutes ces choses que les profs ne voient pas, installés dans leur routine. Des choses qui sont comme des évidences pour des associations de parents, et qui le sont moins pour des parents fraîchement débarqués.
    Concrètement, que faire ?
    1/ Poser mille questions à droite et à gauche pour se faire une idée précise de la chose – en l’occurrence dans mon cas, personne ne savait rien… donc la solution était d’attendre et de voir venir. On avise en temps utile, pas la peine de se stresser si on ne peut rien y faire.
    2/ Intégrer la vie scolaire et insister sur l’aspect « com' » de la chose – je me présente aux élections de parents notamment dans cette optique et pour aider à l’intégration des futurs nouveaux arrivants (car le quartier s’agrandit)
    3/ Faire son petit bonhomme de chemin en apprenant à nos enfants à « rebondir » : on ne peut pas changer le monde entier, et les choses évoluent pas toujours dans le bon sens, pas toujours en notre faveur… (là je parle des rythmes scolaires), alors essayer de « faire avec », de « faire au mieux ».

    PS : si je suis élue parent d’élève, promis, je dresse un bilan des lacunes en com’ de l’éducation nationale lol (mais bon la mairie a son rôle à jouer, le rectorat/l’académie aussi – c’est quoi la différence d’ailleurs ? – le directeur de l’école, les instits’…).

    Au passage : super top l’exemple de la radio argentine – une véritable prise en compte des pratiques des usagers/cibles de communication

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  7. #12 par harmonycom le 15 septembre 2014 - 12:18

    Dingue…

    C’est hélas très courant, que ce soit dans notre vie pro ou perso. Tout le monde pense « communiquer », partager. Mais beaucoup de gens gèrent épouvantablement mal le numérique !

    Alors on oublie, on ne répond pas car la politesse est inutile par mail, on efface par mégarde, on répond entre 2 RV n’importe quoi en lisant de travers, on met de côté le bon sens le plus élémentaire… et on se moque de faciliter la vie à l’autre.

    C’est en train de nous pourrir la vie au quotidien en fait !
    Mais je le constate sur mon activité de communication : presque personne ne veut prendre le temps de réfléchir ou se former, encore moins payer pour ça…

    Quel monde !
    Bonne semaine quand même 🙂

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