Veille, benchmark, documentation, conseil…

Toutes ces activités « immatérielles » font partie intégrante du métier d’un consultant en communication.
J’ai toujours eu du mal à les facturer, parce que les clients des freelances « veulent du concret » et payent le résultat des actions, pas les actions elles-mêmes, qui pourtant sont souvent des plus chronophages…

Cela dit, à Paris, quand on me demandait un plan d’actions de communication par exemple, je réussissais à facturer un à deux jours de veille. Ou quand ce n’était pas possible, j’augmentais mon tarif/jour sur la partie opérationnelle.

A Marseille, où les tarifs des consultants sont bien moins élevés (je devrais dire bien plus faibles…), les clients attendent du conseil gratuit et décident ensuite s’ils signeront ou pas « pour le projet » !

Je ne comprends pas, à la fois cette différence de tarifs (c’est vrai dans tous les domaines : un dossier à 600 €/jour d’un graphiste parisien est à 300 €/jour ici…) et cette incompréhension de notre métier. Il n’est pas possible de proposer une quelconque action de communication à un client sans s’être auparavant documenté de longues heures sur le secteur, les publics, les actions qui ont été mises en œuvre par les concurrents… A moins effectivement, de proposer ce qui nous vient à l’esprit, sans réfléchir plus longtemps, mais avec des résultats parfaitement aléatoires !

Si vous avez des expériences similaires entre Paris et d’autres régions, cela m’intéresse de savoir comment vous avez « résolu le problème ». Merci par avance !

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  1. #1 par lesnouveauxaudacieux le 11 février 2014 - 10:06

    Entièrement d’accord… d’où l’importance de capitaliser sur des sujets, domaines et problématiques que l’on connaît bien, car cela permet de gagner un temps fou, tout en vendant une réelle expertise. Je suis aussi assez stupéfaite de voir ce que l’on me demande parfois, bien au delà de la mission qui m’a été confiée (et que l’on me rémunère), en faisant fi des accords et du devis : la veille en fait partie, ainsi que des recherches associées. Je reste assez ferme là-dessus, mais c’est dur, car les clients font souvent la sourde oreille !
    Quant à la différence de tarif Paris/province, elle semble en effet à te lire très importante. En même temps, le coût de la vie est moindre dès que tu quittes l’IDF, ne serait-ce que pour te loger, non ?

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    • #2 par Isabelle Prigent le 12 février 2014 - 10:35

      Capitaliser sur une expertise, c’est possible… à Paris, parce que je pense qu’ici plus qu’ailleurs, être « multi-cartes » peut permettre de s’en sortir. Avec peu de missions possibles et une seule expertise, on ne résiste pas longtemps !
      Quant au coût de la vie inférieur en province… sur le logement c’est potentiellement vrai (mais Marseille est une ville particulière, avec des quartiers difficiles et très pauvres où personne ne veut habiter et d’autres en bord de mer où les maisons se vendent à plusieurs millions d’euros. La maison que je loue – récemment rénovée dans un quartier « bien » – coûte le même prix que son équivalent en banlieue parisienne ouest, si tu vois ce que je veux dire ;-)) et pour le reste, nourriture, habillement, loisirs… c’est pareil partout !
      En même temps, si l’emploi était florissant ici, tout le monde voudrait vivre à Marseille… Le soleil coûte cher 😉

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  2. #3 par Laurence Perchet le 11 février 2014 - 10:31

    Bonjour Isabelle,
    Ah là là Isabelle… quel malheur n’est-ce pas d’être seul et incompris dans ce métier que nous aimons tant et que nous voulons faire avec sérieux et plaisir aussi ? Un métier qui n’a du sens et qui ne donne des résultats, que si, justement, nous avons une démarche globale de réflexion.
    Si certains ont réussi à régler le problème, je suis comme toi, qu’ils nous fassent signe, ici même, je suis preneuse de conseils !
    Je n’ai pas trouvé la solution depuis 2011, date de mon arrivée en Touraine. J’ai même erré une année pleine en me disant qu’il fallait que je fasse une croix sur ce métier de communicant…

    Réfléchir en communication ? Mais réfléchir à quoi ? Pourquoi ? C’est du temps facturé inutile.
    Pour te donner un exemple, un des plus grosses entreprises de la métropole ici, a créé sa propre agence de communication, en son sein, histoire de limiter les coûts. Tu imagine l’ouverture d’esprit en communication ? Voilà un groupe qui fait tout par lui même, qui ne va jamais chercher à l’extérieur une compétence ou un sang nouveau… Le pire, c’est que pour les vrais communicants, ça se voit, que c’est une com’ maison… Mais tout le monde s’en fout, tout le monde accepte la médiocrité.
    Le problème est que nous sommes peu nombreux à le voir, parce qu’il y a un catastrophique nivellement par le bas dans notre métier.
    Je venais d’une région, le nord, pionnière en matière de marketing direct. Evidemment, on peut imaginer sans difficulté que le reste suit, je veux dire la communication en général, et il y a un grand professionnalisme, identique à celui qu’on peut trouver dans la capitale.
    Je me doutais bien que ce serait un peu différent ici, mais pas à ce point…
    Tu le découvres à ton tour, hélas.
    Ca ne fait pas plaisir. Le tout, est comme je commence à le faire, d’arriver à travailler pour des gens qui respectent ton métier. Pour moi, ça commence, un peu. Mais c’est dur, sans réseau, sans référence connue (je veux dire du « cru »). Ca prend du temps. Il faut l’accepter ou faire sans les entreprises du « cru »…. A toi de voir.

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    • #4 par Isabelle Prigent le 12 février 2014 - 10:38

      Patience, patience, c’est le maître mot… En tout cas, je ne suis pas décidée à faire sans les entreprises d’ici, mais je devrai forcément compléter avec celles d’ailleurs pour gagner ma vie 😉

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  3. #5 par Damien le 11 février 2014 - 10:52

    Je ne peut-être que d’accord. D’ailleurs attention à ces entreprises qui demandent du conseil avant de prendre leur décision. Souvent on joue le rôle de lièvre ou alors le client a ce qu’il voulait pour pas un rond !!

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    • #6 par Isabelle Prigent le 12 février 2014 - 10:40

      Bien sûr Damien. Mais là où en région parisienne on peut refuser parce que d’autres clients nous attendent, ici, on se doit de réfléchir avant… Comment ça se passe à Nantes ?

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  4. #7 par harmonycom le 11 février 2014 - 11:44

    Je suis en Bretagne et même constat pour moi hélas…
    La communication est la 5ème roue du carrose en France, et le 1er budget supprimé en temps de crise par la plupart des entreprises, qui n’en voient pas l’intérêt ! Je suis spécialisée TPE en plus, alors… On communique quand on a de l’argent, et du temps à perdre, « plus tard » quoi ;o)

    Donc perso, la solution insatisfaisante, a été de ne surtout pas essayer de travailler en local ! J’y ai laissé ma 1ère entreprise comme ça, à m’acharner pendant 5 ans…

    Et ce sont surtout de petites interventions ponctuelles, le strict minimum. Les clients vont en général au moins cher.

    Alors pour l’instant, pas de solution hélas à part le réseau, se faire recommander par des pros qui nous connaissent bien, et avoir des partenaires dans sa manche.
    Les clients veulent souvent êtres rassurés sur nos compétences, et du coup, abusent du « test » en essayant de tirer tout ce qu’ils peuvent en gratuit. Il faut en effet du temps rien que pour réaliser un devis, et c’est parfois en pure perte. Le client a bénéficié entre temps de pas mal de conseils forts utiles, gratuitement, qui lui font gagner du temps ou de l’argent sur notre dos !

    Quant au retour, même en cas de « coup de pouce » que j’ai donné à tours de bras pendant 10 ans, il ne faut pas trop y compter dessus. Beaucoup beaucoup de déceptions à ce sujet, donc je « donne » moins, même si ça n’est pas dans mon caractère et que ça me pèse…

    Voilà, bilan pas très brillant non plus ici désolée !

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    • #8 par Laurence Perchet le 12 février 2014 - 08:44

      Bonjour Harmony,
      C’est impressionnant ce que je lis avec votre témoignage ! Un véritable copier-coller de ma situation depuis mon arrivée dans la région des jardins de la France, plus de 2 ans, la Touraine !

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    • #9 par Isabelle Prigent le 12 février 2014 - 10:42

      Bonjour Sandra,
      Hé ben, ça ne donne pas le moral tout ça ! Tu les trouves où alors, tes clients ? Tu dois te déplacer loin/souvent ?

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      • #10 par harmonycom le 12 février 2014 - 11:31

        Bonjour,

        Non je ne me déplace pas : télétravail à 100%. J’ai donc appris l’inbound marketing sans le savoir, en avance ;o)
        Présence en ligne, blog, utilisation des réseaux sociaux pour prospecter de façon indirecte, etc…

        Car les RV « en chair et en os » j’ai donné : beaucoup de frais de déplacement, fatigue et temps perdu, pour de petits clients qui veulent tout et même le reste pour pas cher, voire gratuit. Et… oublient tout ce qui a été dit ensuite, donc re-tel, re-explique, etc… J’ai fini par mettre en place une autre façon de fonctionner, et ne même plus essayer ici.

        Donc vive le télétravail et Internet 🙂
        Enfin, ça réconforte de voir qu’on n’est pas seul !
        Bonne journée

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      • #11 par Isabelle Prigent le 12 février 2014 - 11:40

        Bon, je trouve ça intéressant de constater que tu peux travailler à 100 % à distance. Pour ma part, j’ai peu de clients que je n’ai jamais vus, mais je vais creuser cette piste 😉
        Merci et bonne journée à toi !

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      • #12 par harmonycom le 12 février 2014 - 12:11

        C’est une autre façon de travailler en effet. Je bosse en télétravail principalement depuis 99 donc j’ai l’habitude.
        Certains aiment du « live » certes, mais perso que ce soit pour du conseil ou de la création, ça n’a jamais posé problème.
        Il faut surtout rassurer en amont le client par sa présence web, et le RV tél pour cerner ses besoins (pas moins d’une heure en général voire plus). Là, il s’est déjà fait une idée.
        Ensuite, devis béton et communication régulière et impeccable par e-mail : le client est ravi est rassuré.
        Et puis il y a skype au besoin ou les hangouts Google, si le client veut vraiment voir notre bouille ;o)
        Mais perso je n’ai jamais eu à l’utiliser ainsi.
        Voilà qqs pistes pour travailler à distance 🙂

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  5. #13 par wolff le 5 avril 2014 - 02:40

    Alors moi, je suis épatée de lire cette difficulté à faire reconnaître le boulot fait en amont, bench et veille… Chez nous, nous commandons des prestations unitaires pour un bench, qqf une veille (alors que nous avons de ilabs spécialisés en veille à Tokyo, San Francisco, Londres, et la Pologne..)
    Pourtant nous les commandons à des SSII spécialisées (forcément) dans le dev multimédia, lorsque nous avons besoins de compétences marque, ils n’ont pas… et passent par des Ergonomes pour ce genre de taff qui nous sortent des études (comparaison) quanti … Inutiles …

    Question référencement achats? Oui
    Exploitabilité? bof. manque d’analyse …
    Mais ce sont de vrais contrats, et plutot bien rémunérés…
    Juste pour le travail préparatoire…

    Quant aux prestations plus conséquentes, je tiens à dire, à 90% pour des recherches de prestataires en concurrence -sur proposition-, que la boite qui se ramenait avec des références techniques, même signalant qu’elles ne maitrisaient pas, avec un risque de ne pas tenir les délais, avaient obtenu le contrat. Et que la-dite proposition évoluait ensuite beaucoup.

    Celui qui s’est renseigné, même s’il ne s’annonce pas comme le gagnant a une vrai longueur d’avance, un gage de motivation. La rémunération pour le travail amont vient toujours ensuite, mais elle paie.

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    • #14 par Isabelle Prigent le 15 avril 2014 - 11:08

      Je suis d’accord avec toi, les grosses entreprises qui travaillent avec de gros prestataires ne rechignent pas à payer la veille.
      Le problème se pose quand on est freelance (= petit) et qu’on travaille avec des TPE, ou des PME. Les raisons principales qui les conduisent à refuser de payer pour cette partie du travail : le manque de moyens (dans la plupart des cas, je pense, ils ont besoin « d’en avoir pour leur argent », et ils n’en ont pas beaucoup…), la radinerie (souvent, pour les PME qui me font appel en expliquant que « les agences sont trop chères pour eux »… je découvre que moi aussi je suis trop chère !), ou encore la méconnaissance des métiers (souvent dans les TPE, on a des interlocuteurs qui ne connaissent pas notre métier, et pensent par exemple qu’écrire c’est inné, que quand on connaît son domaine on n’a pas besoin de faire de veille à chaque mission, etc…).

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