C’est qui, le moins cher ?

Je radote, je radote !
Cela dit, j’ai régulièrement de nouvelles données à ajouter au problème du « moins cher »…
Nos clients sont souvent à la recherche d’un prestataire quasi gratuit et l’annoncent même en rendez-vous « très bien, merci de m’avoir donné vos tarifs, je vais voir maintenant si je ne peux pas trouver moins cher« (à chaque fois je me mords les lèvres pour ne pas répondre du tac au tac « n’hésitez pas, mais sachez que ce sera aussi moins bien !!! »).

Le problème donc, c’est que les clients qui recherchent « moins cher » trouvent toujours ! Et je n’arrive pas à comprendre comment c’est possible, si on reste en France, bien entendu.
Je ne comprends pas en effet que certains de mes concurrents puissent facturer leur journée de travail 100 à 200 euros, tout en pensant gagner leur vie dans la durée.
En travaillant à plein temps, j’arrive à facturer au maximum 10 jours par mois : le reste du temps est consacré à la veille, aux rendez-vous, à l’élaboration de propositions, etc.
Quand bien même mon concurrent à 100 € facturerait 20 jours, il gagnerait 2 000 €, dont il faut retirer les charges (23 % en auto-entrepreneur, c’est le minimum), il gagnerait donc 1 540 € par mois, et travaillerait soir et week-end pour sa veille, la gestion de son réseau, etc, de manière suffisamment efficace… pour pouvoir refacturer à plein temps le mois suivant. C’est impossible !

Il y a aussi l’hypothèse du mensonge : « oui, je vous propose une opération de RP à 400 € tout ronds« . A ce prix-là, on écrit (et d’une seule traite, il ne s’agit pas de perdre du temps à réfléchir à un angle efficace !) un communiqué qu’on envoie à quelques journalistes qu’on connaît ! Comment inclure dans ce tarif l’abonnement annuel (cher !) à une base de données mise à jour en permanence, le ciblage du fichier (il ne s’agit pas « d’arroser » l’ensemble de la presse à chauqe fois !), la relance téléphonique des journalistes, le reporting… ? C’est impossible ! Il faut travailler plusieurs jours à plein temps sur opé de RP… Il est donc fort probable que des « attachés de presse » ne fassent pas la moitié du boulot. Evidemment, dans ce cas, il ne faut pas s’attendre à des résultats extraordinaires.

En conclusion, mes concurrents « moins chers » sont au choix, des rentiers, des inconscients qui vont déposer le bilan de manière imminente, ou des menteurs. Et les vôtres, les connaissez-vous ? 😉

  1. #1 par frenchie le 10 septembre 2012 - 10:00

    Qand j’étais avocat, j’avais le même problème…Y’a pas photo: un client qui te propose une misère pour une prestation … aura une prestation de misère! CQFD! Ne pas se brader, tu as raison!

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    • #2 par Isabelle Prigent le 11 septembre 2012 - 08:07

      Nous sommes d’accord, je ne comprends pas ces clients qui imaginent avoir le meilleur au prix le plus bas 😉

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  2. #3 par Céline le 10 septembre 2012 - 13:43

    Je connais en effet assez bien mes concurrent(e)s qui proposent des tarifs moins chers, moins chers par rapport à moi qui payent mes charges plein pot, mais également moins cher que leurs consœurs télésecrétaires auto-entrepreneurs qui ont pourtant les mêmes charges.
    Ce sont souvent des débutantes qui ne resteront peut-être pas (sans doute pas) longtemps sur le marché, qui se sont lancées sans calculer le chiffre d’affaires minimum à facturer pour gagner leur vie, qui ne se rendent pas compte.
    Il est vrai qu’un client qui cherche au moins cher trouve toujours moins cher, et pourtant bien que nous sommes plus chères que les moins chers nous trouvons quand même des clients, sans doute ceux qui ne recherchent pas avant tout le prix chez un prestataire 🙂

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    • #4 par Isabelle Prigent le 11 septembre 2012 - 08:10

      Heureusement que les clients ne recherchent pas seulement le prix le plus bas… Cela dit, je ne comprends pas tous ces gens qui se lancent « en ne sachant pas » quels sont les tarifs à facturer pour gagner sa vie – ils se saborderont tout seuls, mais nuiront également aux autres aussi longtemps qu’ils seront en activité !

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  3. #5 par Geneviève B le 10 septembre 2012 - 13:50

    Je pense que la catégorie la plus nombreuse est celle des inconscients ! Ex-salariés ou salariés à mi-temps, jeunes qui sortent de l’école et qui veulent s’installer tout de suite (et bien sûr gagner plein d’argent, et qui ne disent jamais non !), personnes qui ont un conjoint qui gagne beaucoup d’argent (ah, là, on est peut-être dans la catégorie rentier !), personne qui furette sur internet et trouve les « prix du marché » (prix toujours très bas, qu’on applique sans distinction de la prestation offerte !), bref toutes sortes de gens qui ne comprennent pas l’idée du coût réel d’1 heure de production… À chacun de nous de faire ce boulot de pédagogie pour expliquer tout ça ! Et ton blog y participe on ne peut mieux !

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    • #6 par Isabelle Prigent le 11 septembre 2012 - 08:15

      Merci Geneviève, tu as certainement raison. Et ce ne sont pas tous ces articles de presse qui fleurissent en ce moment, expliquant que « les patrons » sont richissimes, qui vont arrêter de susciter des vocations de la part de naïfs persuadés de devenir milliardaires en alignant les prestations à 100 €…

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  4. #7 par Philippe le 10 septembre 2012 - 15:26

    Très bon billet. Je crois que notre métier, malheureusement, chacun pense qu’il peut le faire. Quand un professionnel du bâtiment par exemple me donne un prix, je compare bien sûr, mais si son concurrent diminue la facture de 50%, là je me méfie.

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    • #8 par Isabelle Prigent le 14 septembre 2012 - 09:24

      Désolée, ce commentaire était parti dans les indésirables (c’est WordPress qui n’aime pas les compliments ;-)).
      Oui, je suis d’accord, on revient au classique « tout le monde sait écrire, alors on ne va pas payer quelqu’un « une fortune » pour ça »…

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  5. #9 par M le 10 septembre 2012 - 19:43

    Il y a aussi la catégorie des débutants qui cassent les prix pour se faire un réseau / une expérience. Baisser les prix, ça revient au même que se payer de la pub et facturer au vrai tarif.

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    • #10 par Isabelle Prigent le 11 septembre 2012 - 08:20

      C’est intéressant comme point de vue… Mais ceux qui procèdent de cette façon sont dans l’erreur : si on constitue son portefeuille de clients autour de l’argument « prix bas », on n’aura jamais les projets les plus intéressants, et on ne pourra jamais augmenter ses prix. Quant à « payer de la pub », ce n’est pas la solution pour un débutant : on ne doit dépenser que l’argent qu’on a ! Aujourd’hui, se faire connaître via les réseaux sociaux est accessible à toute personne motivée (c’est clair, il faut y consacrer du temps, mais en débutant, mieux vaut perdre du temps que de l’argent !)… et c’est gratuit !

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      • #11 par M le 13 septembre 2012 - 08:23

        Celui qui vhésite va vite faire le calcul :
        – 15 jours à se faire connaître sur les réseaux sociaux ‘bénévolement’. Et sur quelle base, s’il n’a encore jamais travaillé…
        – 15 jours à bosser à bas coût pour se créer quelques références.

        Je n’approuve pas pleinement, mais je comprends 😉

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      • #12 par Isabelle Prigent le 14 septembre 2012 - 09:22

        Mmmm… Seulement, comment choisir le bon support « pour se faire de la pub », quand on n’y connaît rien ? On peut facilement se faire arnaquer en achetant de l’espace dans un journal que personne ne lit, par exemple…

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      • #13 par M le 18 septembre 2012 - 18:49

        Tout à fait d’accord. D’où l’intérêt de pratiquer une baisse de tarif pour débuter !

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