Mompreneur, une nouvelle façon de renvoyer les femmes à la maison ?

Créer son entreprise, c’est un boulot « plus qu’à plein temps », c’est une envie longtemps mûrie et la capacité à travailler en indépendant, c’est inné, c’est un tempérament… Ca, ce sont des arguments que j’entends tous les jours de la part de mes copains freelances, et je suis entièrement d’accord avec eux.

Alors voir Le Monde s’emparer du phénomène purement marketing de la « mompreneur » en nous resservant du jouet en bois, de la nourriture bio en veux-tu en voilà, et vas-y que j’ouvre ma boutique pour m’occuper de mes enfants et vivre en harmonie avec mes convictions (mais sans salaire, hein, parce qu’il ne faudrait pas en plus devenir millionnaire !), je vois rouge ! C’est encore une façon de « renvoyer les femmes à la maison », puisque même quand elles créent leur entreprise, ce n’est pas par ambition personnelle, c’est pour garder un oeil sur leurs enfants !

J’ai deux enfants. Le retour de mon premier congé de maternité ne s’est pas fait avec une remise de colliers de fleurs et des chants sur la plage… Mais. Mais depuis toute petite, je m’étais juré que « quand je serai grande, je n’aurai pas de chef ». Et j’ai profité du temps libre que m’a procuré mon deuxième congé de maternité pour réaliser ce projet. Mon choix est purement égoïste. J’ai choisi pour moi, parce que cela correspondait à mon objectif professionnel de toujours, de travailler en solo.

Il se trouve que cela satisfait toute la famille. Tant mieux. Je suis heureuse d’aller (presque) tous les jours chercher mes enfants à la crèche et à la garderie (à 18h30) et de pouvoir passer du temps avec eux (jusqu’à 20h30, parce qu’ensuite, je me remets au boulot !). Mon mari est ravi de ne pas à avoir à gérer une fois sur deux (oui, chez nous, on fait « équitable », sur  la garde des enfants comme sur les tâches ménagères…) le départ précipité du boulot pour cause de « … a de la fièvre, venez le chercher immédiatement ». Je suis à côté, donc je gère. Avec le sourire, en plus 😉

Il faut vraiment en finir avec cette vision machiste et étriquée des femmes qui se doivent de consacrer leur vie à leurs enfants. Elles ont aussi le droit de faire pour elles leurs choix de carrière.

Alors je vous recommande plutôt la lecture des commentaires de cet article du Monde, parce que si les journalistes perdent la tête, les lecteurs savent le leur signaler !

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  1. #1 par Luc le 17 novembre 2009 - 08:52

    Je ne suis pas sûr que ‘machiste’ soit le terme le plus approprié mais pour le reste je suis entièrement d’accord avec toi.

    Surtout que chez nous c’est moi qui suis mompreneur, euh pompreneur, enfin, qui se dispense de chef et qui s’arrange pour passer du temps avec la mini puce.

    Tout est question d’équilibre, de choix, mais certainement pas de sexe…

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  2. #2 par Raphaël le 17 novembre 2009 - 09:17

    Oui, un beau concentré de tous les aprioris sur le sujet :
    – travail à la maison = pas un vrai travail
    – « faut des aides, une politique, des réseaux » heu non, nous simplifié la vie administrative, ça suffirait…
    – bio, bobo, et truc autour de bébé pour les mamans… comme si elles n’avaient pas envie de voir autre chose que les couches…
    – le père ? inexistant, (Mode langue de vipère : d’un autre coté il faut qu’il bosse deux fois plus vu que sa femme travail pour rien )
    ….

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  3. #3 par isabelleprigent le 17 novembre 2009 - 09:27

    @ Luc et Raphaël : Vous savez quoi ? Ca me fait plaisir que vous commentiez en premier, et que les hommes se sentent aussi concernés. Effectivement, en renvoyant les femmes à leurs casseroles, on remet l’homme dans son rôle initial de celui qui part à la chasse 😉
    Bon, à côté de ça, il y a des femmes qui luttent pour faire exploser le « plafond de verre »… Et si on nous lâchait les baskets avec cette compète permanente (être à la fois un(e) bon(ne) père/mère et être le top manager de 2000 personnes, au hasard), en nous laissant faire chacun ce qui nous convient, sans nous mettre systématiquement dans des cases ?

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  4. #4 par Valérie le 17 novembre 2009 - 09:31

    Bravo le Monde, un bien bel article digne du Figaro Madame pour nous présenter cette version 2009 des réunions Tupperware 🙂
    Rien que le néologisme « Mompreneurs » est à pleurer…
    Arrêtons d’opérer cet amalgame entre l’esprit d’entreprise (asexué à ma connaissance) et le besoin qu’éprouvent certaines femmes devenues mères de tout ramener à leur progéniture.
    On voudrait nous les présenter en modèles ayant réussi l’amalgame (merci Michel) entre l’instinct maternel et l’ambition professionnelle ?
    Plutôt un bon prétexte pour reléguer aux oubliettes le vrai débat sur la place de la femme dans l’entreprise et l'(in)adaptation de notre société aux nouveaux schémas parentaux.

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    • #5 par isabelleprigent le 17 novembre 2009 - 21:37

      J’adore tes références à Michel (dont les femmes avaient réussi « l’amalgame de l’autorité et du charme »… y’avait pas d’enfants à l’horizon, c’était pas tendance dans les années 80 ;-)) et aux Tupperware… Bon, on a aussi arrêté le polypropylène, aujourd’hui tout est en bois PEFC, c’est mieux pour la planète.
      A chaque époque ses modes, mais effectivement, on n’a pas évolué sur les éternels clivages homme/femme, qui nous sommes tous d’accord (ici du moins !) ne devraient même pas être évoqués dans le domaine de l’entrepreneuriat !

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  5. #6 par Thierry le 17 novembre 2009 - 19:34

    Hum c’est un euphémisme de dire que je ne suis pas fan de cet article du Monde. A mon avis, il n’y a pas de débat : un entrepreneur n’a pas de sexe : il vend des produits ou des compétences et est « dedans » 24/7!
    Je note cependant que la communication sur l’entrepreneuriat au féminin et la condition des femmes entrepreneurs est une tendance entretenue par certaines femmes. Au vu de la blogosphère, ce thème est suffisamment porteur pour intéresser maintenant les grands médias.

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    • #7 par isabelleprigent le 17 novembre 2009 - 21:40

      Est-ce que cette tendance est entretenue par les femmes ? Je n’en suis pas si sûre… Je crois aussi que certains hommes sont ravis d’avoir une « mompreneur » à la maison… Au moins les enfants sont bien gardés, les repas sont bios, et puis devant les potes ils peuvent dire « j’assure pour toute la famille » !

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      • #8 par thierry goemans le 18 novembre 2009 - 12:53

        Isabelle,

        Tu me rendra justice d’avoir écrit « une tendance entretenue par certaines femmes » et non « une tendance entretenue par LES femmes ». Dans ce contexte sensible ça fait une sacrée différence : je ne veux en rien généraliser.
        Pour le reste, j’ai beau avoir du poil sur les joues et un taux élevé de testostérone, j’ai mal au coeur quand je dois laisser mes enfants à l’étude, la nausée quand je les quitte le soir pour aller faire de la représentation et je suis hystérique quand le RER me met en retard pour la sortie des classes donc : détendons-nous : il y a aussi des papas qui comprennent …

        Bises et avanti les filles !

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  6. #9 par Karine Raczak le 18 novembre 2009 - 09:12

    Waouh, j’ai l’impression qu’on s’en prend plein la tête pour pas un rond ! Pourquoi je dis ça ? Parce que je suis une de ces mompreneurs et je me reconnais absolument pas dans vos descriptions de mompreneurs basées sur un seul article qui ne doit pas être de la plus grande qualité non plus. Personnellement je suis maman, c’est un fait, et je suis créatrice d’entreprise, très petite certes, je suis assistante indépendante. Je reconnais que ce n’est pas facile de créer son entreprise mais ce n’est pas un caprice non plus. Et si je fais ça, ce n’est pas pour avoir plus de temps pour garder mes enfants puisqu’à 11 et 13 ans, mes filles se débrouillent assez bien seules. Ce n’est pas non plus pour mijoter des petits plats bio tous les jours. Mes filles jouent à la Wii et à la DS (purs produits de consommation non écolo) mais si je trouve un jeu de société en bois respectant les normes environnementales, je n’hésiterai pas à l’acheter, même au risque de passer pour une bobo ! En résumé, comme Isabelle, si j’ai décidé d’être indépendante c’est purement égoïste. C’est pour gérer mon temps à ma façon, ne plus me justifier ou rendre des comptes quand j’ai besoin d’une demi journée pour aller faire des photos pour mon assoc. Et si ça me permet d’être plus épanouie, mieux dans ma peau et ainsi être plus cool et disponible pour mes enfants alors bingo ! Donc je suis une mompreneur (même si ça fait pleurer). Je connais pas mal de ces mompreneurs e-commerçantes et j’ai mal pour elles de les voir ainsi catégorisées. Je ne dis pas qu’il n’y a pas un peu de vrai pour certaines mais ce ne sont pas la majorité en tous cas pas assez pour faire cette définition de la mompreneur. Alors je pense qu’avant de se lacher comme ça, d’après un seul article, il faudrait essayer d’en savoir plus sur ces personnes, ne pas catégoriser, ne pas mettre tout le monde dans le même panier. Prendre du recul et analyser avec d’autres éléments qu’un seul article.

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    • #10 par isabelleprigent le 18 novembre 2009 - 09:58

      Bonjour Karine,

      L’idée n’est pas d’en mettre « plein la tête pour pas un rond » à ces femmes.
      Il y a plusieurs choses qui me déplaisent fortement dans les « Mompreneurs » :
      – Le phénomène est américain, et on ne sait pas bien qui s’en est emparé en premier : les mompreneurs à la française, ou les médias ? Pourquoi ? Ca fait « plus vendeur » d’avoir des enfants et de travailler ? Je ne vois pas le rapport…
      – Souvent, comme tu le dis, le terme désigne des « e-commerçantes » spécialisées dans les produits liés à la petite enfance, et pourtant, aujourd’hui, phénomène médiatique à l’appui, les mompreneurs symbolisent toutes les femmes qui ont des enfants et qui créent leur activité. Eh bien moi, je ne me reconnais pas du tout là-dedans ! Et si c’est précisément cet article du Monde qui m’a plus qu’agacée, c’est parce qu’il intervient après pléthore d’articles parus partout !
      Je trouve que lorsque l’on se regroupe, on est plus fort. Donc les réseaux, je trouve ça très bien, et s’il ne s’agit que de femmes, pourquoi pas, même si je pense comme l’expriment les commentaires ci-dessus que le métier de chef d’entreprise n’a pas de sexe.

      Et ce que je trouve en plus très triste, c’est que ces groupes excluent les femmes qui n’ont pas d’enfant. Ce n’est pas un choix pour toutes, et certaines de celles qui créent leur entreprise en solo aimeraient bénéficier des conseils d’autres femmes, mamans ou pas, puisque lire un bilan comptable n’a pas grand chose à voir avec le fait de changer une couche…

      J’espère que tu auras ainsi mieux compris mon point de vue. Cela dit, quand je lis ton discours, je ne te trouve pas plus « mompreneur » que moi 😉

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      • #11 par Karine Raczak le 18 novembre 2009 - 11:18

        Tout d’abord, je suis désolée pour la première phrase de mon commentaire mais c’est un peu comme ça que je l’ai ressenti à la lecture des commentaires de l’article du Monde et un peu de ceux de ton billet. Bon c’est une chose mais pas la plus importante d’autant que la communication écrite est bien plus sujette à la subjectivité et l’interprétation que la com orale…

        Ensuite effectivement il y a eu beaucoup d’articles sur le phénomène Mompreneurs ces derniers temps et on peut s’y perdre un peu dans les concepts d’autant qu’il y a deux réseaux mompreneurs en France et il y a un petit mélange entre les deux. En fait j’ai l’impression que tout tourne autour de la définition d’une Mompreneur. Si c’est uniquement être une e-commerçante de layette ou autres, un peu bobo et qui se sert de sa maternité pour vendre, c’est sûr, je ne suis pas Mompreneur. Mais si c’est simplement faire partie d’un réseau qui permet d’échanger sur la création d’entreprise et de donner quelques astuces sur le référencement, le réseautage, le marketing, la communication… se réunir pour faire des opérations communes pour donner plus de visibilité à son entreprise, alors oui je suis Mompreneur. Car, comme tu le dis, ce n’est plus ni moins qu’un réseau comme tous les autres. Mais là où je t’arrête c’est qu’il n’y a vraiment aucune exclusion des femmes qui n’ont pas d’enfants. Il y a plein de femmes sur le forum qui n’ont pas d’enfants et je te dirais même que nous avons des hommes. Si, si !

        Je vous accorde que 80 % de ce réseau sont des e-commerçantes de produits pour bébés ou liés à la petite enfance mais pas que… Il y a quelques BtoB mais peu et c’est vrai que parfois je ne trouve pas ma place, j’ai un peu de mal. Néanmoins grâce à ce réseau j’ai trouvé une fille (sans enfant) qui s’est occupé de mon blog et une illustratice pour mon logo. Alors rien que pour ça je suis contente.

        Bien sûr, je ne parle qu’en mon nom et si je vois que finalement les Mompreneurs e-commerçantes, revendiquent la définition abordée au-début, prennent plus d’ampleur au point de ne plus laisser de place aux BtoB alors oui, je quitterai ce réseau qui ne me correspondra plus et j’irai ailleurs.

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  7. #12 par Valérie le 18 novembre 2009 - 13:58

    @ Karine :
    Les commentaires vont plus à l’encontre des media qui font leurs choux gras d’un pseudo-phénomène de société qu’aux « mompreneuses » elles-mêmes…
    Ceci dit, dans « Mompreneur », il y a d’abord Mom donc il s’agit bien de femmes qui mettent en avant leur statut de mère avant celui de créatrice d’entreprise.
    Si tu ne te reconnais pas dans cette définition, pourquoi revendiquer cette étiquette ?
    Il existe plein de réseaux d’entrepreneurs, d’indépendants ou sectoriels qui sont tout prêts à te faire bénéficier de leurs conseils. Bien sûr dans ces réseaux il y a aussi des hommes mais pour ma part, je trouve que leurs conseils ont du bon, parfois 😉

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  8. #13 par isabelleprigent le 18 novembre 2009 - 20:44

    Ca me plaît, ce petit débat engagé autour des « Mompreneurs » 😉
    @Thierry : mea culpa, je n’ai pas été claire. Je voulais dire « ces femmes », parce qu’après tout, si elles font de nouveaux choix professionnels pour leurs enfants, elles ont malgré tout aussi à côté un mari qui je l’espère adhère au choix de sa femme… Ceci est également un appel à témoins : si vous êtes un mari de Mompreneur, faites-nous signe, on aimerait savoir qui vous êtes, les médias vous oublient… 😉
    @Karine : OK, je comprends parfaitement ta recherche d’un réseau. Cela dit, le nom de Mompreneurs ne me semble pas le plus fédérateur pour attirer les femmes sans enfant et les hommes… Et merci beaucoup d’avoir donné ton point de vue, car ça m’a permis de mieux comprendre qui étaient les Mompreneurs… Dommage que le Monde ne t’ait pas interviewée 😉
    @Valérie : on en a déjà parlé, nous sommes d’accord sur toute la ligne… mais je ne renonce pas à t’emmener un de ces jours à une soirée « réseau femmes » !!!

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  9. #14 par Karine le 18 novembre 2009 - 23:02

    Et bien, si on m’avait dit qu’un jour je serais actrice dans un débat… En général je n’interviens pas trop, j’ai une zone de confort XXL comme dirait Alain Bosetti mais je me rends compte que pour développer une activité indépendante il faut la réduire cette zone de confort. Cela dit, c’est bien plus facile derrière l’écran d’un ordinateur. Et pour ce qui est des réseaux, heureusement quand même, je ne me contente pas de celui des Mompreneurs. Non, j’ai commencé à aller à des matinées network dans ma région et là aussi je me suis surprise. C’est fou comme on peut faire des choses qu’on ne pensait pas faire quand il s’agit de travailler pour soi.
    Donc je vais quand même conclure sur les Mompreneurs en disant que je ne suis pas la porte parole du réseau, je ne suis pas membre du bureau donc ce n’est pas un cheval de bataille pour moi, je ne pars pas en croisade mais j’avoue que le côté  » généralisation  » m’avait un peu titillé parce que je sais qu’il y a beaucoup de femmes qui se défoncent pour leur entreprise et laissent leur enfant à la crèche comme les autres pour s’investir dans celle-ci.
    Et puis à force de discuter, ça m’a fait réféchir, notamment le dernier commentaire de Valérie. Je ne revendique pas spécialement d’étiquette, j’aime pas ça mais je voulais juste donner ma vision de la mompreneur. Pour moi, et seulement pour moi, ce n’est pas mettre en avant le statut de mère pour faire vendre c’est plutôt montrer que mère et créatrice d’entreprise ce n’est pas incompatible. Nous avons plusieurs casquettes, c’est bien connu : femme, épouse, mère, salariée ou …créatrice… Et je sais bien que maintenant pour les hommes c’est même combat mais quand même… Toujours est-il que si daventure, je m’étais trompée sur le sens d’une mompreneur, et bien tant pis je passe à autre chose. Je ne veux pas mettre en avant une partie de moi plus que l’autre. Toutes ces casquettes font que je suis moi ! C’est tout.
    Bon il est tard et je vois bien que je suis bien moins efficace dans mon argumentaire.
    Donc je vous souhaite une bonne fin de soirée et à bientôt pour une autre discussion. (là, normalement je voudrais mettre un émoticone clin d’oeil aussi mais pfff j’sais même pas faire !!!!)

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    • #15 par isabelleprigent le 19 novembre 2009 - 16:28

      Hello Karine,
      Tout cela me semble très clair 😉
      Je teste comme toi les matinées (et soirées d’ailleurs !) « network » et ça m’intéresse de connaître ton avis à l’occasion…
      A bientôt

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  10. #16 par SW le 22 novembre 2009 - 15:10

    Bonjour !
    … Je vais intervenir un peu en renfort de Karine, même si je crois que se ressentir Mompreneur est finalement un chemin très personnel.

    Pour ce qui est de cet article du Monde, je l’ai relayé sur mon blog car il a le mérite de donner en liens les 2 réseaux qui coexistent.
    Cependant, je comprends bien votre étonnement face à cette vague boboïsante, et j’avoue que moi-même je ne fais même plus attention. Il faut savoir que ces succes stories sont particulièrement présentes dans l’un des 2 réseaux (…), et que je l’avais constaté moi-même en direct lors du salon de la ME, les modèles agités ne sont absolument pas les mêmes selon que l’on baigne dans l’un ou dans l’autre réseau.

    Ceci dit, je revendique le droit de me ressentir profondément Mompreneur. Quand j’ai entendu le mot pour la 1ère fois, il a raisonné comme une évidence avec mon propre parcours de créatrice. Je l’explique à d’autres endroits du Net, mais en gros, ce que je suis aujourd’hui est extrêmement imbriqué avec ce que fut mon désir d’enfant, l’attente, puis la naissance de ma fille. C’est ainsi, c’est mon histoire, et autant je ne mets pas de barrières infranchissables entre créatrices avec ou sans enfants, autant je suis très à l’aise dans les rencontres des Mompreneurs où la dimension « Désir d’excellence dans sa Vie Pro / Focus sur l’organisation de sa Vie Perso » sont pour moi un net progrès. Cela entérine la légitimité des femmes à faire carrière ET à avoir 1 ou plusieurs enfants, à allaiter ou à changer de rythme de travail pour mieux coller aux horaires des petits.
    Nul recul ici, mais je pense que les Mompreneurs ont du pain sur la planche pour réussir à faire passer ce message.
    Elle ne renoncent à rien, on pourrait même dire qu’elles veulent tout, et en premier lieu gagner leur vie au moins à la hauteur de leurs précédents investissements études/salariat.

    Enfin, je sais que cela horripile parfois les groupes qui se réunissent sur des caractéristiques, notamment de sexe (il y a aussi « Femmes Chefs d’Entreprises » et pléthore d’autres), mais là je demande vivement d’arrêter cette mauvaise foi : il y a suffisamment de cercles, de groupes, d’associations… de toutes sortes, pour que chacun trouve chaussure à son pied, et puisse y donner et recevoir avec réelle générosité, sans maugréer sur un tel ou un tel. S’il ne vous représente pas, passez votre chemin !
    Je suis personnellement adhérente de 4 réseaux, et tout en étant loyale je ne me confonds avec aucune étiquette.
    Et je crois restée critique 😉

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    • #17 par isabelleprigent le 22 novembre 2009 - 22:00

      Bonjour Stéphanie,
      Je sais pour l’avoir lu sur ton blog, que tu es une « Mompreneur dans l’âme ». Et effectivement, je suis d’accord avec toi quand tu dis que chacun doit choisir le réseau qui lui convient, c’est effectivement plus positif que de critiquer les autres.
      Mais, comme tu es agacée quand on te demande si tu es « auto-entrepreneur », je le suis quand on me demande si je suis une Mompreneur. C’est probablement aussi en partie lié à mon histoire personnelle. J’ai peu apprécié en entreprise d’être considérée comme « une mère qui travaille », avec tous les clichés que cela véhicule. Je me considérais comme une salariée comme « un » autre. Et aujourd’hui, je tiens à être pour mes clients « seulement » la communicante qui répond à leurs problématiques, sans mêler à cela ma vie privée…

      Je suis gênée parce que les journaux aujourd’hui sont nombreux (Le Monde n’est pas le seul, loin de là) à parler des femmes qui créent leur entreprise en réduisant cela au fait qu’elles font ce choix pour gérer de front famille et activité professionnelle. Elles sont ainsi considérées comme des chefs d’entreprise sans ambition, qui font comme le dit l’une de mes amies « leur petit business dans leur salon » le temps de voir grandir les petits, pour ensuite s’empresser de retourner à un « vrai » boulot salarié.
      Qui a intérêt à dire et à écrire cela ? Je ne sais pas très bien, et je continue de m’interroger sur ce point… Quand je lis Karine, et quand je te lis également, je ne vois pas cet aspect « boboïsant » souvent repris par la presse.

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  11. #18 par SW le 22 novembre 2009 - 16:25

    (Désolée pour les fôtes, je croyais pouvoir éditer mon billet !)

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  12. #19 par SW le 23 novembre 2009 - 08:54

    Bonjour Isabelle,

    … Oui effectivement, il y a un fossé entre beaucoup de bonnes volontés « Mompreneurs », et une image de femmes à la maison, avec salaire d’appoint qui font, au final, juste des gosses tandis que le mari travaille et ramène un « vrai » salaire.
    Ton rapprochement avec les auto-entrepreneurs est très juste, car en gros les mêmes caricatures sont possibles (d’autant que certaines Moms cumulent avec l’AE 😉
    Disons que ceux qui se félicitent des AE qui se paient tous seuls leurs minimas sociaux doivent être les mêmes que ceux qui apprécient les Moms chez elles, faisant faire des économies à la Caf.

    Bon, il est toujours sain d’exprimer qu’on est gêné par un article ou une image médiatique, j’essaye de le faire aussi sur mon blog, quand on m’associerait spontanément à quelque chose qui ne me ressemble pas.
    En revanche, les Moms ne sont pas une bande de dindes qui croient devenir patrons en restant chez elles à surveiller d’hypothétiques commandes sur leur portable, tandis que les enfants tournent en criant autour de la table de la cuisine ! 😉
    Et les DADpreneurs ça existe, j’en connais, ils sont parfois maris de Moms, parfois non, en tous les cas, ils sont aussi courageux et ont tout autant un pincement au coeur au moment de quitter leurs enfants (;-) Thierry)

    Encore bravo pour ce blog ex-ce-ll-ent !

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    • #20 par isabelleprigent le 23 novembre 2009 - 21:08

      Merci Stéphanie pour ce commentaire précis et très drôle 😉
      J’attends avec impatience de lire dans la presse nationale des portraits de Mompreneurs et d’auto-entrepreneurs motivés et décidés à se battre contre les clichés !

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  1. Agrégateur de supers billets

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